L'homme qui plantait des arbres

Cela fait plusieurs jours que j'ai ce titre de livre en tête. Il s'agit d'une nouvelle/fable écologique de Jean Giono. Je l'ai lue il y a bien longtemps, mais je la trouve intemporelle.

J'habite à Sydney en Australie où des feux brûlent depuis plusieurs mois , et jusqu'à maintenant je n'étais pas dans la peur.

Beaucoup d'amis m'ont gentiment contactée pour prendre de nos nouvelles et je les en remercie. A Sydney où nous habitons, il n' y a pas de danger, mais je comprends qu'en étant loin, en regardant toutes les images qui peuvent être diffusées en boucle, on peut être effrayé.

Pour ma part, je ne regarde pas les informations, et cela depuis plusieurs années maintenant. Concernant les feux, je me tiens informée par les médias des pompiers qui sont factuels. Je refuse tous ces médias qui jouent sur la peur collective et diffusent des informations anxiogènes.

Alors la peur, ce n'est pas par ici que je l'ai ressentie le plus, mais surtout par ma famille qui vit en France, et je comprends. Ils sont loin, ils voient des images terribles dans les médias.Mais pour moi tout média qui fonctionne sur ce levier de la peur est dans la manipulation. Tout ce qui en ressort est une sensation de mal être, de la colère, et de la paranoia.

Je ne diminue pas ce qui se passe ici en Australie, au contraire. Il y a des personnes qui ont perdu la vie, d'autres leurs maisons, d'autres qui sont évacuées pour être mises à l'abri. Et il y a la nature, les animaux qui souffrent énormément de ces feux, leur souffrance est silencieuse...

Mais ce qui se passe ici, dans mon pays d'accueil que j'aime tant, m'a permis de voir plus clair en moi, de ce que je voulais vraiment voir se manifester dans ma vie. Cela me conforte à oser m'engager dans ce qui a de la valeur pour moi, de ne pas avoir peur d'écouter mon cœur dans tous les domaines de ma vie.

En ce début d'année, j'avais du mal à poser des intentions pour 2020. Maintenant c'est beaucoup plus clair. J'y ai intégré l'impermanence, la fragilité, l'équilibre, l'humilité, la conscience d'appartenir à un tout...

Le vieil homme sur son balcon

L'autre soir, je n'arrivais pas à dormir car il y avait du vent et je me disais que cela ne faisait qu'attiser les feux et rendre plus difficile le travail des pompiers. A vrai dire j'étais un peu désespérée, je me suis demandée quand est-ce que ça allait s'arrêter.

Et puis, en regardant par la fenêtre, j'ai vu un voisin sur son balcon. C'est une personne assez âgée et il s'occupait de ses plantes, de ses fleurs. Il faisait cela avec tellement d'attention, de précision, d'amour que j'ai été comme hypnotisée. Je pense que je suis restée 1 heure à le regarder. Et bien, vous savez quoi, je me suis sentie bien mieux après.

Car regarder ces images effrayantes à la télé en boucle « pour rester informés », est ce bien constructif et aidant pour la planètes et ses habitants ?

Ce vieil homme qui prenait soin de ses plantes avec tellement d'attention en arrosant chacune d'elle, se penchant dessus comme on se penche sur un enfant, il aide le monde !

Il m'a aidée ce soir là à sortir de la peur et j'ai compris que ce que j'avais à faire, si je voulais aider, c'était de prendre soin de la Vie avec toute l'attention et l'amour dont il faisait preuve envers ses plantes.

Etre là, dans le moment présent, être présente et consciente dans le moindre de mes petits actes, dans la moindre de mes pensées.

C'est de cela dont la planète, nous, avons besoins. Que l'on prenne soin de soi, de notre environnement.


Pour cette année 2020, c'est mon souhait le plus cher, arroser mon jardin, l'entretenir au quotidien, car je sais que cela a un impact beaucoup plus fort que l'on peut penser.

Ce vieil homme sur son balcon ne se doute pas une seconde de la conséquence de cette action simple, ni que maintenant j'écrive un petit article sur mon blog et qu'il en est un peu le héros.


Je vous souhaite pour cette nouvelle année un merveilleux jardin rempli de belles plantes, fleurs, arbres, que vous avez envie de voir pousser.

« Il avait jugé que ce pays mourait par manque d’arbres. Il ajouta que, n’ayant pas d’occupations très importantes, il avait résolu de remédier à cet état de fait . »
— Jean Giono
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